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Chroniques-Humaines

Chroniques-Humaines

Un journal est un livre qui se lit au jour le jour


On les appelle : sauvages...

Publié par ChroniquesHumaines sur 6 Décembre 2023, 09:29am

On les appelle : sauvages...
Ils vivent au plus près de la nature. Les pieds ancrés dans le sol, ils communient avec la Terre à chacun de leurs pas. Ils utilisent leurs ressources avec intelligence, vivent en harmonie avec ce qui les entoure. Leurs vies est au-dehors, ils sentent les éléments, connaissent leurs environnements. Vu d'ici, ils passent leur temps à survivre, vision stupide d'un enfant trop gâté, incapable de comprendre qu'en réalité, leur vie consiste, avant tout, à contempler. Ils ne se contentent pas d'aimer la vie, la nature, d'admirer les beautés d'un ciel nocturne, non, leur premier sentiment pour tout ce qui leur est offert est le respect. Conscient de n'être que de passage, de n'être qu'une fraction d'un ensemble qui les dépasse, de n'avoir pour autre mission que d'observer, apprendre, transmettre, ils vivent au plus près de l'essentiel. À force de patience et d'observation, génération après génération, ils ont acquis une profonde connaissance de la nature. Ils connaissent les plantes et leurs vertus, ils connaissent les animaux et leurs habitudes. Ils ont appris à connaître les saisons, à en tirer parti. Leur tribu a plus d'importance que leur propre existence. Ils n'abandonnent pas leurs enfants, ils en prennent le plus grand soin, leur enseigne ce qui doit être su. Ils n'abandonnent pas non plus leurs vieillards, bien conscients qu'un jour, eux aussi seront vieux. Leur organisation est basée sur le bien-être commun, le bien de la tribu, de chacun de ses individus ; chacun y prend sa part, tous y trouvent leur place. Parfois violents, mais la nature l'est, aucun geste n'a toutefois pour seul but d'être cruel, tout à un sens, même ce qui nous semble terrible. Il n'y a ni grillage ni frontière, il n'y a qu'une seule Terre. Il n'y a pas de loi autre que celle que l'évidence leur impose ; tout ce qui fait leur vie, leurs rites, sont des traditions ancestrales dont la profondeur spirituelle ne peut même pas nous effleurer. Ils sont connectés à l'essentiel, à la source, à Dieu. Pour eux, peu importe le nom, ils peuvent ressentir cette grande âme ; tout comme leur ciel, la nuit, n'étant pas obstrué par les lumières artificielles, brille de tous ses feux, leurs esprits, de même, peuvent voir ce qui nous est voilé par l'orgueil et le superficiel. Leur monde ne pollue pas, ni la vue, ni les corps, ils sont la pureté, l'homme, la femme, l'enfant, dans ce qu'ils ont de plus pur, de plus vertueux, de plus admirable. Ils savent se contenter de peu et être heureux. Ils sont riches de leur être, de leur savoir, d'une vie sans autre artifice que les quelques breloques et peintures qui nous paraissent si grotesques, mais dont le sens profond n'est pas à notre portée. Respirer un air doux, la transparence de l'eau au creux de la main, les couleurs qui s'offrent en un décor qu'aucun artiste ne peut égaler. Ces choses simples qu'ils aiment et qu'ils protègent. Ils fêtent les saisons, le renouveau du Soleil, simplement en rond autour d'un feu qu'ils maîtrisent, ils entrent en transe dans des mouvements de danses que nous jugeons ridicules, mais qui en provoquent en eux, le sentiment de plénitude et les conduisent dans des mondes qui nous sont inaccessibles. Ils ont la connaissance du monde, la vraie, celle qu'ils tiennent de leurs ancêtres. Ils vivent dans la plus grande simplicité, la plus grande sérénité. Ils sont en osmose avec leur environnement, avec eux-mêmes. Ils sont les grands esprits, les véritables enfants de la Terre et de l'Univers.
On les dit : civilisés...
Incapable de reconnaître une plante, un oiseau, ils détruisent tout sur leur passage. Ils portent des chaussures sans lesquelles le moindre petit relief leur cause une intense douleur. Leurs vies sont enfermées dans des studios, des bureaux, des usines ; l'odeur du béton a remplacé celle pourtant si subtile de l'herbe grasse et des milliers de variétés de fleurs qui souffrent de leurs existences. Ils ne respectent rien, ni la nature pourtant si généreuse, ni les animaux qu'ils traitent comme des objets, ni même leurs propres congénères. Ils se débarrassent de leurs enfants, ils parquent leurs vieillards dans des structures infâmes où ils crèvent seuls, loin des cœurs, loin des leurs. Ils ont tout empoisonné, les lacs, les rivières, et même les Océans. Ils ont pollué leur air, leur sol. Leur nourriture finit par les rendre malades à force d'hydrocarbures et de pesticides. Ils ne savent pas se soigner autrement qu'avec des produits chimiques. Leur mode de vie censé leur apporter le confort et la sécurité a fini par les rendre esclaves d'eux-mêmes et de leur insatiable besoin de cumuler des choses toutes plus inutiles les unes que les autres. Vivant dans un stress permanent, ils se gavent de médicament et autres vitamines de synthèses pour survivre aux interminables journées de travail qu'ils sont obligés de souffrir afin de garder l'illusion d'une vie correcte, mais qu'ils ne supportent plus. Ils ne connaissent pas leurs voisins, ils ne se disent plus bonjour, ils se méfient sans cesse de ceux qui les entourent. La tribu devenue bien trop grande, leur importance au sein de celle-ci n'est guère plus valorisante que celle des balais qu'ils utilisent pour nettoyer des chiottes avec lesquels ils évacuent leurs défections putrides à coups d'eau potable. Englués dans des systèmes politiques corrompus, ils ne cessent de se révolter contre leurs dirigeants, en oubliant que le système qu'ils décrient est entretenu que grâce aux efforts qu'ils sacrifient pour le maintenir, et le faire perdurer. Science et religion les écartent tous deux de la simplicité d'un simple regard vers une nuit étoilée. Ces nuits ils ne les voient presque plus, ils ne les ressentent plus, trop de lampadaires érigés pour éclairer leurs pieds. Ils ont goudronné leurs chemins, rasés les forêts pour y construire des autoroutes ; ils ont préféré bétonner sur des dizaines d'étages des immeubles dont la laideur n'a rien de comparable, que de construire avec de nobles matériaux, des habitations à taille humaine, en harmonie avec la nature comme leurs ancêtres, il y a peu, savaient encore le faire. Ils se prennent pour des dieux, ne voient que leurs nombrils. Leurs traditions, leurs fêtes n'ont plus aucun sens, leurs danses ne veulent plus rien dire, car oui, même les mouvements du corps, ils ne les comprennent plus. Ils se battent dans des cages, créer des armes plus destructrices les unes que les autres qu'ils n'hésitent pas à utiliser. Ils sont pervers, cruels, déboussolés. Ils jouent aux apprentis sorciers avec les lois de la nature, quand bien même cela les conduits à la mort, au désespoir. Ils se rendent malades et s’empiffrent de médicaments qui souvent, ne font qu'aggraver leur cas. Ils sont ingénieux c'est vrai, mais humainement, ils n'existent plus, simples zombies d'une réalité illusoire dont ils ont perdu le contrôle. Pour eux, l'amour est une prison, la vie un fardeau. Ils sont le côté obscur de l'humanité, un poison pour eux-mêmes, les autres cultures, les autres espèces, la Terre elle-même. Puissiez-vous prendre une de vos foutues fusées, et rendre à cet endroit, la majesté, la beauté, l'intelligence, que l'Univers lui a confié.
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